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OGM
28.04.2017

Mobilisation de soutien à Pascal Pigneret - article du journal de Saône-et-Loire

04.05.2017 -

Sornay

Le faucheur volontaire d'OGM convoqué au tribunal

L'ancien maraîcher bio de Sornay, Pascal Pigneret, devra répondre devant la justice d'une action de fauchage de colza, commise en novembre près de Dijon.

 

« Vous me reconnaissez ? », lui lance le gendarme qui l'accueille avec le sourire. « Oui, j'ai l'habitude », répond tout aussi jovialement Pascal Pigneret. Ce vendredi après-midi, l'ancien maraîcher bio de Sornay était convoqué pour la deuxième fois à la gendarmerie. Mais contrairement à la première*, il est cette fois ressorti de son audition avec une convocation au tribunal correctionnel. Son cas sera traité le 19 septembre à Dijon. Assisté des avocats du collectif des Faucheurs volontaires, le Bressan devra répondre des actes de détérioration ou destruction d'un bien appartenant à autrui commise en réunion. Le 28 novembre dernier, il faisait en effet partie des 70 faucheurs qui ont « neutralisé », près de Dijon, trois parcelles de colza contenant des variétés rendues tolérantes à des herbicides par mutagénèse ; une technique autorisée en France, mais que les faucheurs volontaires considèrent comme des organismes génétiquement modifiés (OGM), qui eux, sont interdits.

La désobéissance civile, un combat mûrement réfléchi

À l'issue de son audition, Pascal Pigneret l'a lui-même débriefée devant la quarantaine de personnes présentes en signe de soutien. « J'ai refusé le prélèvement d'ADN, l'empreinte digitale et la photo, ce qui constitue aussi un délit », a-t-il précisé pour la forme, avant d'évoquer plus longuement la philosophie de son combat contre les OGM. « La mobilisation des faucheurs et des citoyens fait, qu'en France, il ne se cultive pas de maïs transgéniques. On a montré la porte aux grands groupes - Bayer, Monsanto, BASF - mais ils essaient de rentrer par la fenêtre. Le combat doit continuer, et on va gagner. Ce qui se sème, se récolte et se mange dépend de nous, les paysans et les consommateurs. Il ne faut pas reculer devant les risques de la répression. »

Une troisième convocation en vue après l'action vers Beaune

Cette désobéissance civile, Pascal Pigneret l'assume pleinement. « Je ne prends aucun plaisir à détruire des productions agricoles. Quand je fais le geste, ce sont les semenciers que je piétine, pas l'agriculteur propriétaire de la parcelle. J'entends que c'est une atteinte à la propriété, mais la nappe phréatique qui est polluée, elle, n'est pas privée, c'est un bien commun. » Suivant cette philosophie, Pascal Pigneret comptait encore parmi les 120 faucheurs qui s'en sont pris, samedi 15 avril, à une parcelle de colza, à Villy-le-Moutier, près de Beaune. Ce qui lui vaudra une troisième convocation à la gendarmerie. Et certainement pas la dernière.

 

Gaëtan Boltot

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