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COMMUNIQUE DE PRESSE
La confédération paysanne du Jura déplore l'action et les propos tenus le 21 mars lors d'une manifestation à l'encontre du Parc Naturel Régional du Haut-Jura
28.03.2024
Le 28 Mars 2024
La confédération paysanne du Jura déplore l'action et les propos tenus le 21 mars lors d'une manifestation à l'encontre du Parc Naturel Régional du Haut Jura par des agriculteurs à l'appel de la FDSEA* / JA* des trois départements Ain, Jura, Doubs.
Leur revendication à être associés à toutes les décisions du PNR trahit une volonté hégémonique contraire avec l'esprit de concertation, qui, pour être collégiale doit être forte de toute la diversité, y compris syndicale et agricole du territoire. Il est inacceptable que les instances démocratiques et les débats qui en émanent soient pris en otage par la mobilisation de quelques tracteurs. Ces modes d'actions continuent de creuser le sillon entre la société civile et la profession agricole.
Tenir le PNR pour responsable des règlementations relève aussi d'une totale méconnaissance des fonctions, missions et compétences du PNR. Car que ce soit pour la protection des milieux ou des espèces, que ces agriculteurs entendaient contester, ce n'est pas le PNR qui règlemente...
De plus, l'opposition entre agriculture et environnement a encore moins sa place ici qu'ailleurs : le PNR est un des rares lieux ou tous les enjeux sont considérés : humains, économiques, naturels, patrimoniaux ... Ici, et c'est assez rare pour le souligner, tous les acteurs ont droit au chapitre : élus, professionnels, citoyens, associations, syndicats. Et l'action du PNR est d'abord celle que décident plus de 200 élus (des communes, des communautés de communes, départements, régions) qui composent le comité syndical du PNR ...
En l'occurrence, la confédération paysanne salue le travail accompli par la communauté entière qui compose le PNR, notamment dans la rédaction en cours de la nouvelle charte. Car elle dresse un tableau complet et sans complaisance du paysage agricole et des enjeux à venir : l'attachement aux filières traditionnelles y est rappelé, mais de nombreux problèmes sont identifiés :
Agrandissement problématique de la taille des fermes, évolution des pratiques qui tendent à s'intensifier, perte de biodiversité, impact environnemental et climatique, manque de diversification dans les productions agricoles... sont autant de pistes d'actions que le territoire a clairement ciblées.
Si ce tableau parait assez complet, la confédération paysanne souligne néanmoins que ces chantiers restent à construire : à ce titre, rappelons que de véritables marges de manoeuvre existent sur le territoire : d'abord au sein des différentes collectivités territoriales.
Car ce sont elles qui décident de ce qui se trouve dans les assiettes de nos enfants ou nos ainés : où en sont ces collectivités dans le respect de la loi EGALIM ? Où en sont les Plan Alimentaires Territoriaux ? Quelles sont les réelles avancées en termes d'amélioration d'une autonomie alimentaire réclamée partout ? Comment sont favorisés les circuits courts ? Quel accès au foncier pour les productions peu présentes ?
Nous déplorons aussi l'incessante et irrémédiable artificialisation des sols dont sont responsables de trop nombreuses collectivités au gré de l'évolution de leurs documents d'urbanisme, ainsi que le manque de sécurité foncière pour de nombreuses fermes sur des surfaces communales ou intercommunales...
Alors concédons le aux manifestants du 21 mars, (qui toutefois étaient loin d'être représentatifs des paysans et paysannes du Parc) : nous sommes d'accord sur un point : tout n'est pas " bien dans le meilleur des mondes !"
Mais en l'occurrence... il est grand temps de remettre les pancartes à l'endroit !...
La confédération Paysanne du Jura
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